Published on 01 December 2022

Quelle sera l’évolution du secteur financier d'ici 2030 ?
Selon l’enquête de KPMG menée auprès des acteurs clés du secteur, les institutions financières devront intégrer les grands enjeux sociétaux tout en gardant le client au centre de leurs préoccupations.

 

 

Dans le cadre du projet “30 Voices on 2030 – The future of Financial Services”, KPMG en Belgique s’est adressé à 30 responsables de banques, d'assureurs, de sociétés d’infrastructure, d’universités et des autorités de contrôle avec le soutien du Forum Financier Belge. Olivier Macq, Head of Financial Services chez KPMG en Belgique, nous livre les principaux enseignements de cette enquête.

Pouvez-vous nous expliquer le contexte et la méthodologie de l’étude ?

Il s’agit du déploiement en Belgique d’une initiative internationale de KPMG. Le but est de permettre d’esquisser une vue prospective du secteur financier belge en 2030. Dans le cadre du trentième anniversaire du Forum Financier Belge et avec son soutien, nous avons donc interviewé trente acteurs (en fait trente et un) clés sur leurs visions pour 2030.

Quels sont les enseignements clés? Quel sera le paysage du secteur financier en Belgique en 2030 ?

Selon nos interlocuteurs, le secteur financier en 2030 aura évolué mais n’aura pas connu de révolution. La population vieillissante, son évolution et sa plus grande diversité, les enjeux environnementaux et l’accélération technologique offriront des produits innovants qui rencontreront les attentes des clients. Les établissements de crédit et les compagnies d’assurance continueront d’accélérer leurs transformations.

Une offre plus large étendue aux produits non financiers sera proposée pour certains acteurs tandis que d’autres produits tendront vers une simplification et rationalisation. La finance intégrée “Embedded Finance” sera une réalité avec l’intégration des services financiers dans le quotidien des clients. Des plateformes digitales proposeront aux clients des services financiers dans le but de soutenir leur croissance avec par exemple des solutions de paiement ou d’assurance.

“Des alliances avec des entreprises ne ressortant pas du secteur financier et des écosystèmes plus larges seront attendus.” Olivier Macq

Des consolidations ne sont pas exclues, certaines institutions de niche survivront et une taille critique pour d’autres acteurs sera nécessaire pour assurer leur survie. Le risque d’un retour à un certain protectionnisme dû à la globalisation que nous connaissions créera des modèles plus décentralisés.

Enfin, il y a le débat sur les cryptomonnaies et les cryptoactifs. Ces instruments seront soumis à une réglementation spécifique d’ici 2030.

Le secteur financier a souffert en termes de crédibilité.  Son rôle sociétal est-il acquis en 2030 ?

Les différentes crises ont entamé la confiance, et le secteur en a conscience. Il a travaillé à sa restauration, en ce compris les autorités de contrôle qui ont renforcé les conditions de gouvernance et d’opération.

En 2030, le rôle sociétal du secteur en matière de transition vers un monde plus pérenne est très présent à tous niveaux : environnemental, social, gouvernance, stratégique et opérationnel. Le secteur est plus que jamais conscient du rôle qu’il doit jouer notamment en matière de transition énergétique.  La transparence et la clarté aux investisseurs sur les produits sont également devenues essentielles afin de rencontrer leurs attentes.

Le secteur sera-t-il dominé par une robotisation et une automatisation à outrance ?

La technologie (ex : Intelligence artificielle, Blockchain...) permet déjà aux institutions d’accroître l’utilisation des données améliorant la qualité des processus et services aux clients. Cette évolution indispensable adresse les difficultés de trouver les ressources nécessaires pour le secteur.  Cela accélérera le temps de traitement et l’efficacité réduisant le coût unitaire.

Un risque clé lié à la technologie est qu’elle génère des nouveaux risques bien que renforce la sécurité des opérations. Le secteur en est conscient et investit dans la protection et la prévention.

Le risque zéro n’existe pas et les clients sont également mieux informés, il n’est dès lors pas exclu d’avoir au moins une crise de sécurité avant 2030.

Quel sera le rôle du capital humain ?

Le secteur est unanimement convaincu de l’importance du capital humain. Les institutions se rendent compte de l’importance de la richesse d’une force de travail compétente et diversifiée, formée de manière adaptée sur le terrain et qui adaptera son régime de travail afin de mieux conseiller et épauler les clients. Par ailleurs, les attentes des employés évoluent quant au contenu de leur travail, aux évolutions de carrière et à l’équilibre vie privée – vie professionnelle. Le secteur financier devra s’adapter.
L’internationalisation de la force de travail sera une réalité en Belgique afin de rencontrer les besoins. La demande excédant l’offre à ce niveau. Les développements de programmes internes de formation seront massifs et les institutions seront plus flexibles dans la gestion des parcours professionnels.  

Même si les banques et les compagnies d’assurance seront plus digitales et utiliseront plus largement l’automatisation et les modèles prédictifs, l’accompagnement et le conseil au client basés sur la relation humaine resteront fondamentaux pour le secteur car ils sont source de valeur ajoutée.

Pour plus d'information et télécharger l'enquête complète, cliquez ici